Arènes de NÎMES - Feria de Pentecôte - Lundi 25 mai 2015 - Toros de El Torero

Juan Bautista (ovation et deux oreilles), Iván Fandiño (silence et ovation), Daniel Luque -(oreille et silence)

 

 

Leçon de tauromachie en Juan Bautista Majeur.

Le premier toro de Juan Bautista fut un animal sans classe, arrêté et avec un danger sourd. Juan Bautista s'est montré au-dessus des conditions lors d'une faena intelligente, autoritaire et de grand professionnalisme. Grâce à un placement précis, une décision exemplaire et sur de sa technique, il put obtenir des passages de grand temple et profondeur sur les deux cornes. Après une bonne estocade, il reçut l'ovation du public conscient de l'effort qu'il avait fourni.

C'est avec le second toro de son lot, crédité d'un tour de piste posthume, que Juan Bautista donna une véritable leçon de grande tauromachie, d'implication et de maestría. Face à cet animal noble mais tardo, Juan Bautista se comporta en maestro responsable. Il prit la lidia en main en demandant à son picador Paco María de se mettre au niveau de la présidence après la première pique. Il plaça le toro au centre lequel s'élança avec bravoure pour la seconde rencontre. Après ce premier moment d'émotion, Juan Bautista décida d'assurer lui-même la pose des banderilles clouant trois paires avec dextérité et autorité. La première au cuarteo, la deuxième de calafía et la troisième au au quiebro. A la muleta, dont la faena commença avec les deux genoux en terre, Juan Bautista s'adapta parfaitement aux conditions de l'animal toréant avec temple, lenteur et profondeur, oubliant les toques pour plus de naturel et arrivant à apporter ce que le toro ne possédait pas : l'émotion. Les muletazos furent d'une grande classe dont le point culminant fut des séries de naturelles dessinées de face avec précision, pureté et dans les règles de l'art, allant chercher le toro loin devant en l'aspirant avec la muleta et l'amenant loin derrière. Juan Bautista arrêta le temps, s'abandonnant et se relâchant complètement pour faire parler ses sentiments et sa tauromachie. Chaque muletazo portait le sceau de la maison Juan Bautista et le public, comme au premier toro, se rendit compte de l'important niveau de la faena. L'estocade a recibir portée au centre du ruedo fut la conclusion majeure à cette œuvre d'art et libéra les deux oreilles incontestables demandées par le public et accordées par le président qui, contrairement à celui de Madrid, a fait preuve de sensibilité.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

      

 

 

Photos Laurent Deloye, www.corridafrance.fr

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                    

 

Photos Roland Costedoat

 

 

 

 

                        

 

Photos Laure Crespy