Arènes d'AMECA (Etat de Jalisco - Mexique) - Feria du Carnaval d'Ameca - Mardi 17 février 2015 - Toros d'Arellano Hermanos

Juan Bautista (deux oreilles et deux et queue symboliques), Fabián Barba (deux oreilles et oreille), le novillero Gerardo Adame (oreille et oreille)

 

Après-midi importante et féérique de Juan Bautista qui a su se hisser à la hauteur des deux bons toros que le sort lui mit entre les mains et qui eux-mêmes ont rencontré un torero en pleine possession de son art et d'une maturité exemplaire. A l'issue de sa seconde faena, Juan Bautista obtint la grâce du toro Chino de Magaña, n° 50, de 520 kg de l'élevage d'Arellano Hermanos. Face au premier toro de son lot, un animal brave et encasté, Juan Bautista dessina une faena de haut vol, en gardant l'attention du début jusqu'à la fin et proposant une muleta sure, dominatrice et autoritaire pour guider la charge du toro. Les muletazos, donnés par le bas et sur les deux cornes avec rythme et pouvoir, accompagnèrent le toro avec profondeur et transmission. Grande faena de Juan Bautista qui conclua d'une grande estocade à montrer dans toutes les écoles taurines. Deux oreilles pour le torero et tour de piste posthume pour le toro. Face au second de son lot, Juan Bautista entra dans l'histoire taurine de la ville d'Ameca et du Mexique en offrant une grande dimension. Lorsque deux êtres de grande qualité se rencontrent, la Tauromachie se transforme en rêve et devient magie. Face à la grande noblesse du toro Chino de Magaña, Juan Bautista atteint les sommets. Serein, calme, reposé et déterminé, il distilla sur le sable des Arènes une Tauromachie qu'il affectionne particulièrement. Il prit la mesure de l'animal par des muletazos remplis de pureté, de classe et de maestría pour emporter le toro dans un ballet magique dignes des plus grands interprètes de l'Opéra de Paris. Faena au-delà du réel, constituée de séries longues, suaves, faites de classicisme et de pureté inégalée, d'une cadence majestueuse et d'une profondeur elfique. Juan Bautista interpréta le toreo pour en faire un moment inoubliable et d'une émotion telle que seule la Tauromachie peut transmettre. Toro et torero ne faisaient qu'un et Juan Bautista, en maestro accompli, respecta tellement la vie qu'il en fit une œuvre d'art dont les plus grands artistes de l'Histoire de Art auraient été fiers. A l'issue de cette faena impériale, Juan Bautista accompagna le toro vers sa nouvelle vie et destiné et reçut, en toute logique, les trophées maximum.

 

 

Photo Paco GdQ